Jeudi 18 mars: le Premier ministre annonce que seize départements seront reconfinés pour une durée de quatre semaines, minimum. La rédaction est allée à la rencontre des Français concernés par ces nouvelles restrictions.
Laetitia Drago, Commerciale à Cannes, 34 ans :
« On ne sait pas où on va. Les décisions sont floues, ça change tout le temps. C’est fatiguant d’être confiné, sous couvre-feu. On enchaîne les règles sans trop de visibilité. D’un point de vue professionnel, sans liberté totale pour le moment, on ne peut pas exercer notre activité. Ma femme et moi sommes dans l’événementiel et travailler pour le moment est inenvisageable, on est complètement bloqué. L’annonce de ce confinement dans notre département est un coup dur de plus. D’un point de vue personnel, c’est nerveusement compliqué. On ressent une sorte de déprime, l’impression de tourner en rond depuis un an maintenant. On a l’impression d’être tiré vers le bas ».
Hugo Messina
Louis Bouchard, étudiant en journalisme à Lille, 21 ans :
« Je craignais pire.. Je suis donc plutôt rassuré. Je m’attendais à un confinement strict le weekend, mais au final, les mesures ne changent pas grand-chose. Je suis même heureux que le couvre-feu soit repoussé à 19h. La seule réelle mesure, c’est la fermeture des commerces non essentiels, mais les disquaires et libraires restent ouverts. C’est un véritable atout pour la culture qui est un milieu en perdition. Attention, cependant, à ce que ces lieux ne deviennent pas les lieux de rencontre. »
Vincent Pic
Étienne Lemasson, étudiant en gestion de patrimoine à Paris, 22 ans :
« Je suis en alternance en banque, alors on ne va pas pouvoir fermer. On fait partie des commerces essentiels. L’avantage, en quelque sorte, c’est que je vois mes collègues. Même si on doit respecter les distances et que certains sont en télétravail, on a la chance d’avoir un lien social. Pour ce qui est des cours, comme tous les étudiants, on est à distance. On finit par s’y faire mais la concentration n’est pas toujours là. Les plus grandes difficultés sont celles du quotidien comme aller faire les courses. En rentrant à 19 heures, tous les commerces sont déjà fermés. Ce nouveau confinement ne va rien simplifier. J’espère que c’est un mal pour un bien. »
Lara Dubois
Charles, étudiant à Nanterre, 23 ans :
« Je ne suis pas trop sorti de chez moi depuis novembre, donc on s’en sort avec énormément d’angoisse et d’anxiété, qui s’accumulent. J’ai du mal à me projeter dans le futur. D’un côté, tant mieux : ça nous évite les partiels en présentiel. D’un autre côté, j’ai le souvenir des derniers confinements. L’angoisse, c’est de revivre un peu la même chose qu’il y a un an. Je m’étais retrouvé très précaire parce que je n’avais pas retrouvé de job. Je n’ai donc pas envie de revivre la même chose que l’été dernier. J’ai peur pour mes proches, aussi ».
Simon Ansart-Polychronopoulos
Lorine Rolland, étudiante à la Sorbonne, 21 ans :
« On s’y attendait forcément un peu, mais j’avoue que quatre semaines ça paraît vraiment beaucoup… En plus ça fait un an qu’on est là et que rien n’a bougé ! C’est comme si toutes les restrictions qu’on a déjà subies n’avaient servi à rien : tout ce qui nous rend la vie agréable nous a été enlevé (les restos, les bars, les cinémas…). C’est juste pas possible de continuer à vivre comme ça, on en a tous ras-le-bol ! Je n’arrive plus à penser sur le long terme ! C’est vraiment fatiguant et démotivant, et le confinement devient de plus en plus dur à respecter… »
Mathilde Gibillino
Florian Nicol, 24 ans, courtier en assurance à Paris :
« Je ne vais pas dire que c’est la douche froide et qu’on tombe des nues, on s’attendait à un durcissement des mesures ces derniers jours. Ce que je retiens surtout, c’est le recul du couvre feu à 19h. A Paris, c’est très difficile de finir de travailler avant cette heure-ci, ou de faire des courses essentielles… C’était devenu compliqué! J’ai du mal à comprendre toutes les mesures et je ne sais pas si ce sera aussi efficace que le tout premier confinement. »
L.K.