Depuis sa création en 1987, le programme Erasmus a permis à plus de 9 millions de personnes de partir un semestre, ou un an, dans un pays européen. C’est une réelle opportunité pour les étudiants de pouvoir se confronter à un nouveau mode de vie et d’apprentissage, comme le racontent deux anciennes bénéficiaires du programme.
Les délais d’envoi des candidatures Erasmus sont bouclés depuis fin février. Les étudiants attendent désormais de savoir s’ils sont sélectionnés pour partir dans l’une des quatre universités qu’ils ont choisi. Julie a pu partir étudier à Liverpool pour sa 3ème année de licence de Management. Pour elle, le choix de sa destination était une évidence. « J’ai toujours souhaité vivre quelque temps en Angleterre. Je voulais sortir de ma zone de confort et découvrir un système universitaire différent du nôtre ». Pour Abigail, qui est partie étudier à Dublin lors de sa 3ème année de licence d’Anglais, il s’agissait d’un choix pratique. « Ce qui m’a poussée à choisir l’Irlande c’est l’aspect financier. Quand on est étudiant, surtout boursier, il faut penser à ce genre de choses ».
Une fois la sélection achevée, il faut préparer son départ. Si l’aspect universitaire est majoritairement pris en charge par la faculté, l’étudiant doit se débrouiller pour trouver un logement. Cela peut être un véritable défi car il faut tout régler à distance, et attention aux arnaques ! Abigail a bien failli en être victime : le logement qu’un particulier lui proposait n’existait tout simplement pas. Ce n’est que l’incohérence entre les photos fournies et l’adresse qui lui ont permis de se rendre compte de l’imposture. Elle s’est finalement tournée vers son université d’accueil pour trouver un appartement. « J’ai pu trouver un logement en catastrophe via un site fait par ma fac qui mettait en lien des propriétaires avec des étudiants de mon université, c’était bien plus sécurisé ! »
Une fois sur place, il faut prendre ses marques dans une ville qu’on ne connaît pas et surtout où on ne parle pas la même langue. Certains automatismes mettent du temps à s’effacer, se souvient Abigail. « C’est une gymnastique mentale difficile au début. Par exemple, j’ai mis du temps à ne plus dire ‘merci’ quand on me laissait passer au passage piéton ». Pour Julie, arriver un peu avant la rentrée constitue un véritable plus pour s’adapter et commencer les cours plus sereinement. « La première semaine était déroutante, mais une fois installée j’ai commencé à me sentir plus en confiance. Lorsque les cours ont débuté, j’étais plus à l’aise dans ma nouvelle ville. Et la semaine d’intégration de l’université m’a permis de faire des rencontres grâce auxquelles je me suis sentie à ma place ».
« En Irlande j’ai eu les meilleurs cours de ma vie ! »
Suivre un cursus à l’étranger, c’est découvrir une nouvelle pédagogie, une nouvelle façon de penser et de faire. Pour Abigail, étudier à Dublin s’est révélé être une agréable surprise. « Ils ont une culture du bien-être, une culture de l’essai, qui laisse libre cours à l’élève d’étudier ce qui l’intéresse réellement. » Les matières sont plus diversifiées qu’en France et il y a davantage d’interactions entre professeurs et élèves, ça ressemble même à une discussion. De son côté, Julie a vite constaté que son emploi du temps était plus léger que dans son université d’origine. « Je n’avais qu’une quinzaine d’heures de cours à Liverpool. Les enseignements étaient moins complets car les professeurs attendaient de nous qu’on effectue nos propres recherches ». Les élèves sont plus autonomes et évalués par plusieurs devoirs personnels tout au long du semestre, avant les examens finaux.
« Vivre dans un pays qui n’était pas le mien m’a apporté une énorme confiance en moi »
Côté ressenti, vivre dans un autre pays constitue un dépaysement en soi, et l’éloignement de sa famille ou de ses amis est parfois plus dur à supporter. Abigail témoigne : « Venant du Sud de la France, j’étais habituée au soleil, alors le brouillard givrant, les lumières de la ville allumées à 12h en plein hiver, ça m’a mis un coup au moral. ». Les liens se tissent facilement entre étudiants Erasmus et ils se reposent les uns sur les autres, les départs de chacun peuvent créer un sentiment de solitude, comme se le rappelle Julie. Mais l’expérience se révèle surtout très épanouissante et enrichissante, au point que le retour en France n’est pas toujours facile. « Je me suis sentie comme hors du temps, j’ai eu du mal à me réhabituer à la France, je n’avais qu’une envie, repartir ! » témoigne Abigail.
Partir en Erasmus représente une réelle opportunité qui ne s’oublie pas et qui apporte beaucoup à tous ceux qui ont pu en bénéficier. « Cette expérience m’a permis de prendre du recul sur mes compétences et mes apprentissages » affirme Julie. Quand on leur demande si elles recommandent le programme Erasmus, les deux étudiantes répondent unanimement. « Je recommande l’expérience à 100% ! C’est une opportunité enrichissante qui permet de mûrir » déclare Julie. « Partir en séjour Erasmus est une chance ! C’est l’occasion de découvrir, de se former et d’expérimenter » ajoute Abigail.
Conseils pour les futurs étudiants Erasmus Le conseil de Julie Préparez bien votre départ ! Prenez le temps de vous renseigner sur l’université et la ville où vous allez vivre. Gardez en tête que le coût de la vie n’est pas le même selon le pays, afin de bien établir votre budget. Ça permet de partir l’esprit tranquille et d’être prêt en cas d’imprévus. Et vous pourrez penser à vous amuser une fois sur place ! Le Conseil d’Abigail Sortez de votre zone de confort ! Parlez dans la langue du pays un maximum. N’ayez pas peur d’aller vers les locaux, même s’il est réconfortant de rester entre étudiants Erasmus. Ne soyez pas timides, faites des erreurs, c’est comme ça qu’on apprend le mieux ! D’ailleurs, inscrivez-vous dans des societies ou des clubs de votre fac d’adoption pour partager de supers moments avec des natifs ! Il y en a pour tous les goûts, du groupe de lecture, au badminton, en passant par la Pokemon Go society ! |
Mathilde Gibillino