Chaque mois marque le début d’une nouvelle course pour l’Établissement Français du Sang (EFS). Le mois de septembre en particulier. La maison du don d’Aix-en-Provence compte majoritairement sur les étudiants pour refaire ses stocks.
« Une poche de concentré de globule rouge périme au bout de 42 jours ». C’est de ce postulat que démarre la course aux dons organisée par Damien Tirante, chargé de promotion à la maison du don d’Aix-en-Provence. Cette courte période de validité oblige au renouvellement mensuel des poches de sang. « Nous avons besoin de dons tous les jours, déjà pour répondre à la demande des hôpitaux et pour constamment disposer de stocks valables plus longtemps » explique Damien, un fond d’inquiétude dans la voix. Actuellement, le niveau des réserves nationales ne suffit pas. Il précise : « On frôle les 80 000 poches alors qu’il nous en faudrait au minimum 100 000 ». Paradoxalement, septembre représente une période de soulagement pour la maison du don. Dans la ville universitaire, la majorité des donneurs enregistrés sont des étudiants. Le retour des jeunes dans les facultés signe un meilleur afflux de donneurs et d’ordinaire, un léger soulagement pour Damien. Pourtant les dix lits de la salle de prélèvement restent vides. Les infirmières peinent à s’occuper. Les aiguilles, les poches tout est prêt à l’emploi, ne manquent que les volontaires. Elles les attendent avec impatience.
Cette année la reprise met du temps à se lancer. « On a appelé tous les donneurs de la liste, les rendez-vous se prennent doucement mais il n’y a pas la foule habituelle ». Damien explique la baisse de fréquentation par l’absence de journées de campagne dans les écoles environnantes. « Dès septembre, on se rend dans les établissements avec les véhicules équipés pour procéder aux dons sur place, jusqu’à présent on a été empêché de le faire ». En période de crise sanitaire, les rassemblements, même à titre médicaux, sont prohibés. La plupart des écoles du centre ville ne disposent pas de parvis assez grands pour permettre un regroupement dans le respect des gestes barrières. « Pour remédier à ça, on véhicule des petits convois de 20 personnes jusqu’au centre de prélèvement. Ce n’est plus possible, avec la distanciation sociale, impossible de faire entrer plus de 10 personnes dans le centre. Et pour la voiture ce n’est même pas la peine ! » A la place de ces transports, la maison du don se contente d’un stand dans les locaux des écoles supérieures. Il suffit pour attirer l’attention, enregistrer de nouveaux donneurs mais ne permet pas la récolte immédiate. Malheureusement, les étudiants, bien que volontaires, ne sont pas du genre à se déplacer jusqu’à l’antenne aixoise. « A chaque collecte annulée, on perd presque une centaine de dons » confirme le représentant de l’EFS.
Quelques établissements comme les facultés de droit, d’économie et de lettres possèdent des extérieurs suffisamment grands pour permettre la réorganisation de collectes mobiles, dès octobre. Les étudiants donneurs déjà enregistrés seront sollicités pour se rendre sur les lieux de campagne. Damien mise sur ce retour dans les universités pour rehausser les stocks de sang et, convaincre de nouveaux donneurs. « On a le feu vert pour revenir là où l’espace le permet. Pour les autres formations, on va se contenter des stands et redoubler d’arguments pour faire venir les jeunes ». Dans un cas comme dans l’autre, les gestes barrières devront être scrupuleusement respectés. Un protocole, à l’image de celui mis en place à la maison du don, sera obligatoire : gel hydro-alcoolique à l’entrée, changement de masque et vérification d’absence de symptômes. Damien espère que ces mesures bien que contraignantes ne dissuaderont pas les étudiants… Après tout ce sont les mêmes partout.
Cécile Vassas