Monsieur Marcel Proust, si le temps perdu est celui de la paresse, alors les étudiants français ont perdu, beaucoup, beaucoup de temps. Fainéants, mous, inactifs, les mots ne manquent pas pour décrire une jeunesse aussi perdue qu’ignorante. La vérité est là, dans l’Hexagone nous étudions beaucoup moins que nos voisins européens. Au pays des 35h sacrées, SEULEMENT 31h hebdomadaires sont travaillées par les élèves universitaires français. Etudier plus pour gagner plus, on est loin du compte… « Le seul problème des étudiants français est de coucher avec les lles » Merci qui ? Merci…George Corse et vos analyses de canard enchainé en mai 1968. Nous ne pensons qu’à baiser, mais c’est tout ce que nous laisse la gérontocratie de ce pays.
Oui mais voilà, mesdames messieurs les vieux, vous avez besoin de nous. Notre paresse, ne vous déplaise, vous permettra bientôt de nancer vos pensions de retraite. Nos études, ne vous déplaise, permettront au pays de bâtir l’avenir de vos (petits) enfants. Nos engagements, ne vous déplaise, font d’ores et déjà avancer notre société.
De Guy Môquet à la Loi El-Khomri en passant par les révoltes étudiantes de Mai 1968, nombreux sont les paresseux à avoir fait évoluer les choses, ou à défaut, d’avoir essayé. Le monde étudiant n’a rien à envier aux plus grands entrepreneurs. Multiples associations, BDE (bureaux des étudiants), sport, la liste des engagements est longue. Nos paresseux sont dynamique. L’observatoire national de la vie étudiante va dans ce sens : les étudiants de faculté ont majoritairement un emploi en parallèle de leur études. Alors, fainéants dites-vous ? Finissons avec Stephane Hessel, lumière de génie dans cette vieillesse parfois trop critique : Indignez-vous ! Indignons- nous de ces préjugés et continuons, jeunesse française, à nous engager.
Oh puis non, la emme…
Nathanaël Valla-Mothes