Ce jeudi 4 février 2016 a été organisée la 6ème journée nationale « Scientifique, toi aussi » au sein du centre du CEA Cadarache, avec toujours le même objectif : faire connaître les activités du CEA Cadarache et motiver les lycéens à poursuivre une carrière scientifique.
Pour une journée entière, Cadarache a invité quatre lycées de la région, sélectionnés par le rectorat et le centre lui-même, ainsi que deux autres classes des lycées Renoir et Fourcade.
La thématique particulière de cette année ? Les femmes et la science. Magali Demann, membre de l’équipe de communication de Cadarache explique que le thème a été reconduit en raison de son succès l’année dernière. « Il est bien accueilli par les enseignants et il reste encore beaucoup de choses à dire à ce sujet aujourd’hui ». En effet, les professions scientifiques sont pointées du doigt, car masculinisées, malgré le nombre croissant de diplômées en science.
En entrant dans la salle de conférence, les affiches « Les sciences, c’est aussi pour les filles » donnent le ton de la visite. Dans un premier temps, ce sont les lycéens qui dévoilent leurs présentations. Les élèves du lycée polyvalent Alphonse Benoît ont choisi de présenter leur top 10 des femmes scientifiques, allant d’Aglaonice de Thessalie, première femme astronome, à Maryam Mirzakhani, première femme mathématicienne à avoir reçu le prix Fields en 2014, en passant par Marie Curie et « ma mère, bien sûr », plaisante un des lycéens.
Dans une ambiance conviviale, les exposés s’enchaînent. Après une courte pause, ce sont les « speeds métiers » qui reprennent. En trois ou quatre minutes, c’est au tour des scientifiques du centre de présenter leur métier, tous aussi variés les uns que les autres. Sur les quatorze scientifiques, six sont des femmes : « la moindre chose à faire aujourd’hui était de respecter la parité lors des présentations », nous explique alors Julien Gonzalez, un jeune responsable des visites du centre. Il nous précise cependant « qu’au niveau national, il n’y a que 25% de femmes parmi les employés du CEA ».
D’ailleurs, parmi ces brèves présentations, il y en a une que l’on retiendra en particulier. C’est celle de Marielle Rodriguez, technicienne, qui profite de l’occasion pour parler de sa propre expérience « en tant que fille voulant devenir scientifique ». La Marseillaise se souvient que lorsqu’elle a annoncé à ses parents qu’elle voulait devenir chimiste, ils lui ont « gentiment proposé l’université». Le but étant de lui trouver un mari, pas un métier. Mais elle fera finalement ses études de chimie et intégrera, à son grand bonheur, le CEA. Soudain, elle interpelle directement le jeune public féminin pour leur dire « qu’il existe un contrat appelé temps-scolarité, qui permet d’allier vie de famille et travail ».
Pour finir, après un débat avec les élèves sur la question « Les filles innovent-elles ou inventent-elles ? », Stéphane, 16 ans, accompagné de ses camarades de lycée, est appelé sur scène. Il lit alors ses quelques lignes faisant hommage aux femmes scientifiques dont il salue le succès et le courage, et clôt ainsi une matinée chargée en émotions.
Anna Kaiava