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Officiellement affilié à Paris 2024 par le label Centre de Préparation aux Jeux (CPJ), le Yachting Club Pointe Rouge accueille depuis 2021 des délégations internationales pour s’entraîner à l’épreuve de voile. Sa taille, sa situation géographique et sa notoriété le positionnent comme un lieu stratégique pour les athlètes. Carla Geiling, chef de projet chargée du Centre de Préparation, a accepté de répondre à nos questions. 

Quel est votre rôle à l’YCPR dans le cadre de la préparation de Marseille aux JO 2024 ?

Je suis chargée de l’accueil des délégations dans notre centre de préparation. En septembre 2017, nous avons appris que les Jeux Olympiques de voile se dérouleraient à Marseille. À partir de là, j’ai commencé à réfléchir aux capacités d’accueil des équipes étrangères en entraînement. Comme je suis issue du milieu de la voile et que l’YCPR a déjà organisé de gros événements, c’est un sujet que je maîtrisais. J’avais donc un aperçu de ce que cela représentait et des problématiques éventuelles. Dans un premier temps, j’ai contacté la Métropole pour demander à utiliser le parking à côté du club comme lieu d’accueil. Puis en 2021, tout s’est concrétisé et on a signé les premiers contrats avec des équipes. L’année 2022 est donc la première année d’effectivité du centre d’entraînement. 

Comment s’est déroulée la constitution du dossier ?

Elle a débuté en octobre 2019. Je ne pense pas qu’on puisse parler de critères d’éligibilité car beaucoup de clubs marseillais ont candidaté et la majorité a été nommée CPJ. L’un des critères était notamment le nombre de vestiaires donc c’est surtout la superficie des locaux et les espaces disponibles qui ont été pris en compte. Ce qui est sûr c’est que l’YCPR organisait déjà des événements donc le club était connu de plusieurs nations. Grâce à cela, on a réussi à avoir pas mal de contacts avec des fédérations. 

Quelles relations entretenez-vous avec les autres CPJ ?

Chaque centre gère son effectif avec un fonctionnement différent. Nous sommes le plus gros centre car nous accueillons 9 délégations. L’ASPTT qui se trouve également à la Pointe Rouge accueille 4 nations. La Métropole a également monté un centre sur l’île du Frioul car le littoral manque cruellement de place. De notre côté, nous accueillons donc des fédérations mais elles ont le droit de faire venir quelques partenaires d’entraînement tandis que le centre du Frioul va accueillir des fédérations mais également des athlètes indépendants. Il n’y a donc pas de collaboration en tant que telle entre les clubs. En revanche, il y a une mutualisation des informations pour des raisons de sécurité. On a notamment des réunions en commun avec Paris 2024, avec les Affaires maritimes ou encore avec la préfecture de Police. 

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De quelles délégations êtes-vous en charge et comment se passe l’accueil des sportifs ?

Nous recevons la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande, la Suède, la Grande-Bretagne, la Pologne et les États-Unis. Au sein du centre, chaque délégation possède un espace délimité qu’elle loue pendant une période déterminée. Elle utilise alors cet espace comme elle le souhaite avec l’obligation de nous tenir informés de sa présence. Cependant, en raison des plannings, des températures et de l’intérêt par rapport à la période olympique, les délégations sont absentes en hiver. Cette année, les premiers groupes arrivent le 5 avril et les derniers partent le 20 décembre. Je me charge donc de faire la connexion entre les fédérations et les autorités marseillaises mais aussi de les aider à apprécier l’expérience. 

Quelles difficultés rencontrez-vous ?

La plus grande difficulté est de faire comprendre à la population ce qu’il va se passer car la Ville communique très peu sur l’événement pour le moment. Ce sont surtout les clubs qui communiquent à leur échelle sur la présence actuelle des athlètes. Les habitants ne se rendent pas compte que les épreuves olympiques de voile se préparent et que l’événement est dans un peu plus d’un an. 

Pensez-vous que les Jeux peuvent encourager plus de jeunes à pratiquer la voile ? 

Notre volonté est évidemment de laisser un héritage. Avec l’école de voile, on fait venir les enfants, on leur montre le centre d’entraînement et on leur présente quelques athlètes. Cette année, j’aimerais mettre en place des visites une fois par mois avec un nombre de places limitées pour expliquer comment fonctionne le centre. L’objectif est de communiquer sur l’événement en donnant aux gens envie de le regarder et de s’impliquer.

Mathilde Sanchez-Garcin