A l’ère de la colocation, du covoiturage et du coworking, le coliving est la dernière tendance de la vie partagée. Littéralement traduite par « vivre ensemble », cette nouvelle formule d’habitat séduit de plus en plus.

Le coliving est arrivé en France en 2017 mais connait un essor fulgurant depuis ces derniers mois. Est-ce le contexte sanitaire et les confinements qui nous encouragent à se loger à plusieurs ? Une chose est sûre, le coliving permet de lutter contre la solitude. Offrant à la fois un véritable espace privé et des lieux communs partagés, c’est le compromis idéal entre la colocation peu intimiste et la location d’un studio, ou la petite chambre étudiante.

Ce concept s’est installé à Marseille. Visible depuis l’autoroute avec sa façade ornée de pétales rouges, orange, rose et jaunes, l’immeuble Kley, propose des colivings dans le quartier de la gare Saint-Charles. Installée depuis septembre 2020 dans l’un d’eux, Marie apprécie beaucoup ce mode de vie mixte. « On a chacun notre chambre avec notre salle d’eau individuelle. C’est le principal atout non négligeable du coliving par rapport à la colocation. C’est plus personnel, ça permet d’avoir une véritable intimité ». La jeune femme fait partie d’un coliving de huit personnes, chacun ayant leur espace (chambre et salle d’eau) privé au sein d’un seul appartement très spacieux. Ils partagent la cuisine, le salon et la grande terrasse.

Tout en respectant l’intimité de chacun, la convivialité est l’un des atouts essentiels du coliving. Il s’agit là de trouver le juste équilibre avec les autres coliveurs. « Quand on ressent le besoin d’être seul, on a chacun notre espace mais dès qu’on a envie de voir des gens, il y a toujours quelqu’un pas loin. Il suffit de sortir de ma chambre, d’aller frapper à la porte d’à côté, de se retrouver dans le salon ou de cuisiner ensemble ». En cette période compliquée de pandémie, la solitude se révèle pesante pour bon nombre d’étudiants. Marie en parle : « On n’a jamais le sentiment d’être seul. Il y a toujours une autre personne présente dans notre grand appartement ».

Un mode de vie permet facilement de partager des moments chaleureux : ce coliving marseillais avait ses habitudes. « Souvent le vendredi ou le samedi, on mange tous ensemble ce que l’un de nous a préparé. Chaque semaine on se passe le tour », raconte Marie. Cette nouvelle forme d’habitation offre aussi de nombreux services et un certain confort. Les appartements privés étant déjà meublés, chacun reste libre d’apporter sa décoration personnelle. Une laverie, le wifi, une salle de sport, des espaces de coworking, un espace de détente et de jeux, ou encore un parking sécurisé sont aussi à disposition et compris dans le loyer.

De plus en plus, le coliving séduit d’autres classes d’âge et des personnes venant d’horizons différents. Du jeune actif au parent récemment séparé, ce moyen d’allier espace privé et espaces communs conquit un large panel de locataires. C’est l’évolution moderne de la colocation, souvent pour une courte durée. Pour autant, comme le souligne Marie, « on tisse très rapidement des liens ». Dans cette dynamique de l’économie collaborative, le coliving permet le partage des charges pour vivre dans un espace de qualité et mieux y vivre ensemble, tout en conservant son intimité, son indépendance et son espace personnel.

Bien au-delà de la cité phocéenne, le concept séduit partout à travers le monde. Les colivings s’installent de New-York à Tokyo, en passant par Berlin. Parfois, certains d’entre eux sont thématiques, spécialisés dans le domaine culinaire (avec des équipements spécialisés dans la cuisine) ou dans le sport par exemple.

Lara Dubois