L’esport s’est énormément développé ces dernières années, devenant un sport à part entière. Cette pratique répond maintenant aux mêmes contraintes économiques que les autres activités : jouer depuis chez soi à petit budget ou s’engager dans une structure pour s’entraîner

Jouer aux jeux vidéo n’est plus une pratique uniquement réservée à une catégorie restreinte de la population. L’esport a fait sa place parmi les autres disciplines : dans les colonnes des médias, sur les chaînes spécialisées, dans des compétitions dédiées… Les contraintes économiques liées sa pratique restent néanmoins importantes, notamment l’acquisition de matériel, comme pour de nombreux sports. À Aix-en-Provence se mélangent la pratique amateur mais aussi l’émergence de structures encadrant l’esport jusqu’au niveau professionnel.

L’esport comme à la maison

Des étudiants d’Aix-Marseille Université ont été sacrés champion de France universitaire sur League of Legends début mars. Si la finale s’est jouée en physique sur la scène de la Lyon e-Sport, événement très reconnu dans le domaine, les joueurs se sont cependant qualifiés depuis chez eux sur leur ordinateur portable.

Les six finalistes ont commencé en créant une équipe entre amis il y a deux ans : No Gank Top Esport. Avec des nouveaux membres recrutés depuis, ils participent à la Grosse Ligue. Cette compétition esport est organisée par Student Gaming Network, la fédération des associations étudiantes de gaming et de l’enseignement supérieur, et est réservée aux étudiants post-bac, en écoles ou universités.

« C’est juste un plaisir, un loisir »

Tristan, capitaine de l’équipe, raconte : « Chacun joue depuis chez lui sur son ordinateur portable de manière indépendante. Pour les matchs officiels on est aussi chez nous mais on joue en même temps, cela crée des liens ». Cette organisation a permis aux joueurs de ne pas perdre un seul match lors des qualifications cette année.

« La Grosse Ligue c’est juste un plaisir, un loisir » précise Tristan. Le capitaine de No Gank Top Esport regrette cependant l’absence de lien direct avec Aix-Marseille Université, qu’ils représentent. « Ça se fait dans d’autres villes, par exemple à Lyon ils ont un partenariat très poussé » explique le joueur. Pourtant, AMU compte une petite dizaine d’équipes esport de ce type.

Ces étudiants ont réussi à s’imposer dans le milieu en jouant depuis chez eux en parallèle de leurs études. Cependant, si League of Legends est un jeu facilement accessible depuis la plupart des ordinateurs portables, les autres titres demandent souvent plus de matériel pour tourner. Les clubs esport sont nés pour répondre à cette problématique.

L’émergence des clubs esport

Si les joueurs potentiels n’ont pas de matériel, des structures rendent la pratique de l’esport accessible, comme pour les autres sports. À Aix-en-Provence, se trouve ainsi le MCES Gaming Center. Ce club met à disposition du matériel haut de gamme et de dernier cri afin de réunir des joueurs mais aussi de simples passionnés de gaming. La fibre, des PC gamer, et des consoles, viennent équiper les salles, afin de s’entraîner seul ou en groupe.

« On a voulu créer et structurer le côté amateur des jeux vidéo »

L’objectif des propriétaires est de « rendre l’esport accessible où que l’on soit, peu importe le niveau et l’équipement grâce à un lieu où les gamers peuvent se retrouver, se découvrir, partager leur passion ». Ainsi, la création d’un club accessible à tous s’est justifiée par « un manque de structuration de la discipline, contrairement au football par exemple ». Geoffrey Caysac, responsable du centre, résume : « On a voulu créer et structurer le côté amateur des jeux vidéo ».

Pour faire connaître l’esport et l’éloigner des clichés, MCES souhaite l’allier au sport classique. Des locations horaires ou un système d’adhésion au club sur l’année, notamment pour suivre les cours, sont disponibles, sur le même système que les salles de sport. Par exemple, des cours de Fortnite sont dispensés les mercredi et samedi. Lors de ces séances, les participants s’entraînent sur le jeu pendant 1h30 puis ont 30 minutes de sport classique, comme le football.

Pour l’avenirn MCES imagine « créer un réseau de clubs esport à grande échelle » grâce à une structuration des infrastructures sur toute la France. Un bel avenir en perspective pour la discipline !

Marie Lagache