L’espace Philippe Seguin d’Aix-en-Provence accueillait jeudi 20 février un débat entre plusieurs candidats aux municipales. L’événement se coupait en deux thèmes principaux : « Aix-en-Provence entre atouts et difficultés, quelles priorités ? », et « Aix-en-Provence et les enjeux liés à la métropole Aix Marseille Provence ». La rédaction s’est intéressée au premier temps fort du débat. 

En petit comité et dans une petite salle, des étudiants en Master 2 « Métiers de l’information » de l’IEP, en partenariat avec le média local Anonymal Tv, ont organisé les prises de parole de chacun des intervenants. Tous les candidats ne sont pas présents: seuls Marc Pena (Aix en partage), Dominique Sassoon (EELV) et, plus surprenant, Valerie Michon (Parti animaliste) sont présents. Anne-Laurence Petel, candidate de LREM, est représentée par Philippe Klein, deuxième sur la liste « Aix au cœur », tandis que la maire sortante, Maryse Joissains-Masini envoie son 16ème de liste Sylvain Dijon. 

Magali Nonjon, directrice du Master 2 « Métiers de l’information » de Science Po Aix, insiste avant le début des hostilités, sur le pari pédagogique que représente l’organisation d’une telle conférence par les jeunes étudiants. Un moyen selon elle d’« amener les étudiants à sortir de leur zone de confort ». 

Enfin vient l’heure du débat. Les deux jeunes présentateurs sciencepistes démarrent par un bilan global sur la ville. D’abord ses atouts : Aix est une station de tourisme, une ville étudiante, avec un faible taux de chômage, et des revenus supérieurs à la moyenne nationale. Mais aussi ses faiblesses. Et notamment, on retient qu’il existe un impératif écologique, mais également un problème lié au prix du logement, et des disparités culturelles trop fortes au sein de l’agglomération.

Chaque candidat est invité, dans un temps de trois minutes, à présenter son plan d’action et ses convictions concernant Aix. On comprend alors facilement que le point majeur de tous les programmes est l’écologie. On y voit une traduction de la crise climatique actuelle. Du côté du candidat écologique, on parle d’un comité de transition et d’un plan vélo, en plus de faire d’Aix une capitale agricole de la Provence. Le parti présidentiel donne la priorité au développement durable, et à la question de l’urbanisme. Pour la maire sortante, il s’agit de se projeter dans la continuité d’une politique écologique déjà en place dans la ville. Seuls Marc Pena et Valerie Michon accentuent finalement sur d’autres impératifs ; respectivement résorber la pauvreté et la misère que certains peuvent connaitre d’une part, et d’autre part, considérer l’animal comme étant un lien avec le bien-être humain. 

Après que chacun se soit exprimé sur sa volonté profonde pour changer (ou non ?) la municipalité, le public est invité à poser des questions. Et là encore, l’écologie revient au centre du débat, avec une première crainte sur une bétonisation importante d’Aix. Dominique Sassoon rappelle que l’écologie est une valeur universelle, avant de développer ses projets : mesurer et contrôler l’impact sur la santé, mieux gérer les rivières mal entretenues, ou encore essayer de diminuer l’impact des transports. Sylvain Dijon, représentant LR, détaille les projets de la maire, principalement l’extension du territoire pour les logements, tout en adoptant une végétalisation nécessaire. Rapidement, l’ancien doyen de la faculté de droit, M. Pena, rétorque qu’Aix ne sait pas maîtriser son étalement urbain, qui tue la ville: selon lui, le projet de la mairie va créer des problèmes de pollution, de transport et sera le résultat d’une mauvaise politique. Il tient aussi à noter que l’écologie n’est pas de droite mais a démarré à gauche ; c’est un projet à long terme, pas comme le libéralisme. Les propos du parti animaliste paraissent originaux sur ce thème au sein du débat. La ville devient routière avant tout, et il faut avoir une vision globale, non seulement des humains, mais surtout des animaux ; le risque est de vider les campagnes aixoises des mammifères, insectes, et oiseaux qui y vivent, selon Valerie Michon. 

Enfin, quand on demande aux candidats leur première mesure en tant que maire, la participation des citoyens semble aussi être récurrente. Philippe Klein annonce un audit sur le transport, l’habitat et l’urbanisme, et propose d’allouer 5% du budget municipal pour les initiatives citoyennes. Marc Pena parle de la mise en place des conseils de quartiers, et ce dès 16 ans, alors que le candidat des verts veut une démocratie interactive, avec une écoute attentive des citoyens. 

Pour ce qui est du bilan de cette soirée, on retiendra que les candidats se tournent vers l’écologie et l’écoute citoyenne, comme un moyen « sûr » de remporter les élections. On regrette que certains aient été vagues, comme le représentant de Maryse Joissains-Masini. D’autres ont été détachés des enjeux réels de ces élections, à l’image de la candidate du parti animaliste, dont on notera tout de même la première participation aux municipales d’Aix, après le succès du parti aux élections européennes. 

Hugo Messina