Depuis le 23 janvier la ville de Wuhan, d’où est partie l’épidémie, est placée en quarantaine. Mais c’est toute la Chine qui tourne au ralenti : télétravail, rues désertes, magasins fermés… le quotidien des habitants a bien changé.

Deux semaines se sont écoulées depuis la fin du Nouvel An lunaire. Si la reprise d’activité devait se faire le 2 février, de nombreuses municipalités l’avaient repoussée au 10, afin de limiter la propagation du virus. Dans les villes concernées, les écoles et les universités restent fermées et de nombreuses communes sont soumises à des restrictions de déplacement, touchant des millions de personnes. Dans la province de Henan, une seule personne par foyer est autorisée à quitter son domicile et ce, une fois tous les cinq jours. Des primes sont promises à ceux qui dénonceront les individus venus de Hubei, province dont Wuhan est la capitale.

Les restrictions et la peur qui accompagnent la propagation du coronavirus modifient drastiquement la vie des habitants. Les rues sont désertes et les commerces fermés, rendant difficile le seul fait de faire ses courses. Après l’annonce de mise en quarantaine de Wuhan, les gens se sont rués dans les supermarchés afin d’y faire des provisions, déclenchant une pénurie de nourriture. Si aujourd’hui il semble possible de se réapprovisionner presque normalement, seuls les commerces alimentaires sont ouverts.

L’économie chinoise est au point mort, de nombreuses entreprises étant contraintes de fermer leurs usines. Les sites du groupe PSA à Wuhan sont à l’arrêt, Nike a fermé la moitié de ses boutiques sur l’ensemble du pays, tout comme Starbucks. Les liaisons aériennes sont coupées, plusieurs compagnies comme Air France, British Airways ou Lufthansa ont suspendu leurs vols vers la Chine continentale. Les voyageurs chinois quant à eux sont refusés à l’entrée de plusieurs pays. Les Etats-Unis interdisent l’accès à leur territoire aux étrangers ayant séjourné en Chine. La Russie de son côté, demande désormais un visa aux Chinois présents dans le pays.

Dans ce climat spécial, les réseaux sociaux sont eux en pleine effervescence, les principales informations y sont relayées. A Wuhan, le consulat français a créé un groupe WeChat en essayant de réunir tous les ressortissants. Les gens peuvent poser leurs questions et le consulat essaye, lui, de calmer les choses en donnant les dernières informations sur le virus.

Vendredi 14 février, le bilan du nombre de victimes du coronavirus était de 1 380 morts et plus de 63 000 personnes contaminées. Le risque est maintenant l’approvisionnement de médicaments en Europe, une grande partie étant produite en Asie. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a demandé une analyse de risque afin « d’identifier dès à présent toutes ruptures possibles d’approvisionnement en médicaments lorsqu’il y a un lien avec la Chine ».

Hugo Chirossel