Raphael Hazan

Asif Kapadia, un dernier hommage à Dieu

Le 25 novembre dernier, Diego Maradona s’est éteint. C’est une légende, un mythe qui nous a quittés. Les plus jeunes d’entre nous peuvent se demander comment un seul homme a pu générer autant de passion, de folie, et dont la mort a provoqué trois jours de deuil national en Argentine. Ils trouveront leurs réponses dans le documentaire d’Asif Kapadia intitulé « Diego Maradona ». Ce film a été réalisé à partir de plus de 500 heures d’images inédites issues des archives personnelles du footballeur. Il se focalise en grande partie sur la période napolitaine d’ «El pibe de oro ». Son passage à Naples résume parfaitement le personnage. Maradona y est un immense footballeur. Grâce à ses exploits sur le terrain, le club conteste la suprématie des villes du Nord de l’Italie. Diego, dont le moindre déplacement déclenche un mouvement de foule, devient un Dieu pour les supporters. Mais Naples, c’est aussi la ville des excès. Et ces derniers font partie intégrante de la vie de Maradona. Cocaïne, alcool, prostituées, liens avec la mafia. Le numéro 10 argentin est loin d’être un saint et ce documentaire le montre parfaitement. Mais peu importe, Diego on lui pardonne tout. Parce qu’il possède un charisme hors norme. Parce qu’il représente à lui seul le football qu’on aime. Un football romantique, sans calcul, qui contient même une dose de triche à l’image de sa main contre l’Angleterre en 1986. Mais qu’importe, c’était la « main de Dieu ».

 

Nerphalone Saint-Rival

RAMINA : ce réseau d’accueil des migrants en plein cœur de Marseille

Cette semaine, fuyant l’ennui de ce confinement, je surfais sur le net et je suis tombée sur cette vidéo de Konbini News qui m’a réchauffé le cœur et l’âme. J’ai découvert qu’à Marseille, – cette ville que j’affectionne peu en raison de la réputation qu’elle s’est bâtie autour de la drogue, de la délinquance juvénile- se trouve un réseau de citoyens qui accueillent chez eux des mineurs isolés en situation de migration. Ce qui m’a le plus touchée en visionnant ce reportage c’est le fait que même la crise sanitaire n’a pas su les faire reculer. Au contraire, ils ont multiplié les efforts pour un meilleur accompagnement de ces jeunes. C’est pour eux un devoir citoyen de pallier l’absence de prise en charge correcte de ces jeunes migrants isolés par les politiques publiques. Ces derniers, quand ils ne sont pas encadrés, ont parfois tendance à rejoindre le camp des délinquants. L’association essaie d’intervenir le plus vite possible dans ce laps de temps où ils ne sont pas encore pris en charge par l’État. RAMINA se bat pour faire valoir le droit de ces jeunes étrangers. Je salue haut et fort le courage infaillible de cette institution. Elle redonne l’espoir à ces jeunes, venus majoritairement d’Afrique, qui errent dans les rues de Marseille !

Elisa Hemery

Satie, ce génie

Travailler avec un agréable fond sonore, quel plaisir. En cette difficile période de révisions, je me suis tournée vers mes musiques classiques favorites. Je trouve en elles réconfort et sérénité. Erik Satie n’est à l’origine que d’une cinquantaine d’œuvres (parfois très courtes), mais quelles œuvres !  Ses Gymnopédies qui proviennent du mot grec « gnosis », connaissance, restent les plus connues et les plus jouées aujourd’hui. Je ne peux pour ma part me lasser de la Gymnopédie No.1. A son écoute, il est impossible de ne pas ressentir aussitôt diverses émotions difficiles à décrire, voire innommables. Est-ce de la nostalgie, pour un temps que je n’ai pas connu, qui m’assaille ? Cette mélodie, mêlant force et douceur, fait-elle soudainement naître en moi une profonde tristesse ou un incommensurable espoir ? Les sentiments parfois contraires que fait émerger le piano envoutant de Satie me fascinent et m’interrogent. Comment un seul instrument peut-il être aussi puissant ? Cet audacieux Satie a ouvert la voie à de nombreux compositeurs cherchant à sortir des formats traditionnels, jusqu’aux musiciens « minimalistes ». En parlant de minimalisme, je vous invite à découvrir ou redécouvrir Steve Reich, notamment « The Four Sections » !

Manon Ufarte

Les Victorieuses, un livre qui fait l’unanimité 

Les Victorieuses, de Laëtitia Colombani, est un roman qui m’a marquée. L’histoire se déroule sur deux périodes, en 1925 et aujourd’hui, dans un lieu parisien, « Le Palais de la femme » et au sein d’une association, « L’Armée du salut ». Ce roman raconte le parcours de Blanche et Solène, portées par le même combat, à un siècle d’écart : celui d’aider les femmes en détresse. Celle qui s’est battue pour ouvrir ce palais ne pensait peut-être pas que près de cent ans plus tard, il y aurait toujours des femmes avec leurs enfants dans la rue, des femmes pourchassées par leurs maris violents, des femmes fuyant leur pays. L’établissement existe réellement et a accueilli des jeunes filles et femmes seules, de toutes origines, de toutes nationalités. Aujourd’hui, il est également ouvert aux hommes. Dans ce roman poignant, les héroïnes sortent de leur zone de confort au contact de femmes dans la précarité.  Les sujets de l’abandon, de la reconversion professionnelle et du burnt out sont abordés. Bouleversant.

Léo Khozian

Bientôt de retour dans les stades ?

Depuis tout petit, j’ai toujours été marqué par les matches de football à huis-clos. C’était la punition ultime pour des supporters ayant manifesté leur joie ou leur tristesse de manière trop virulente. L’ambiance y est particulière, on y entend le bruit du cuir, les consignes hurlées par l’entraîneur, et les filets claquer. Comme lors des matches de football amateur du dimanche. Pourtant, depuis la crise du Covid, les instances françaises ont décidé de poursuivre les championnats professionnels malgré tout, à la seule condition que les enceintes n’accueillent plus de public. De mon point de vue, le sport spectacle n’a un interêt que très faible s’il n’est pas destiné à être vécu depuis les tribunes. Lors de la saison 2018-2019, ce sont pas moins de 8.7M de spectateurs qui ont garni les tribunes de Ligue 1. Rien ne remplace les sensations qui émanent d’une enceinte sportive, et les vivre au travers d’un écran de télévision est un crève-coeur.
Pour mon plus grand plaisir, il semblerait que le gouvernement ait conscience de cette problématique, et Jean Castex a évoqué une potentielle réouverture des stades après le 15 décembre. Cette fois-ci sans cette aberrante règle des 5000 spectateurs dans une enceinte, qui pouvaient représenter tantôt plus de 40% de la capacité du stade d’Amiens, tantôt moins de 8% de celle du Vélodrome de Marseille.
Même si l’espoir demeure mince, j’espère pouvoir retourner au stade avant 2021, si possible le 19 décembre pour le match OM-Reims, pour la première fois depuis 9 mois. Et pourquoi pas voir à nouveau mon équipe gagner des matches, même si là, Jean Castex n’y pourra rien !