Tout faire pour éviter un reconfinement national. Tel est le mot d’ordre au sein de l’exécutif, à l’heure où les variants explosent, comme en Moselle.
L’inquiétude et la résignation dans les lycées se fait ressentir à la lumière des derniers événements. En effet, de nombreux élus locaux redoutent la pandémie, et appellent l’État à fermer les écoles et à reconfiner localement. Gabriel Attal, porte parole du gouvernement, n’excluait pas ce vendredi 12 février cette possibilité, affirmant que « s’il y a des mesures à prendre au niveau local, elles seront prises ».
Un avenir incertain face à la crise
Pour nombre d’entre eux, la conséquence d’un reconfinement pourrait être dramatique. Pour Sacha, 17 ans, ce serait « très difficile de travailler », confie-t-elle. « En mars dernier, je n’arrivais plus du tout à faire quoi que ce soit, je n’avais plus de cadre, plus de routine, et je voyais moins mes potes ». Mais cette année, c’est pire. En terminale, la lycéenne a peur de ne pas réussir son baccalauréat : « Les épreuves sont pour la plupart passées en contrôle continu, notamment les spécialités. C’est compliqué de naviguer entre les matières, et le stress est permanent parce que chaque note compte », détaille-t-elle.
Certaines épreuves de fin d’année sont pourtant maintenues, comme la philosophie et le grand oral. Mais ces examens ne représentent qu’une petite fraction de la note finale, puisque la plupart des coefficients sont dans les « spécialités », introduites avec la réforme du baccalauréat. Outre le coronavirus, ce changement de l’examen est aussi source d’angoisse : « C’est la première année de la réforme donc c’est très mal organisé, et c’est encore pire avec la pandémie. On risque d’essuyer les plâtres, et j’ai peur que notre diplôme soit dévalorisé par la situation, et qu’il ne permette pas d’accéder aux études supérieures », explique Sacha.
S’adapter, plus simple quand on est jeune
Cette inquiétude n’est pas partagé par tous les élèves. Pour Solal, 15 ans et en seconde, le reconfinement ne serait pas un problème. « Je verrais surtout ça comme des vacances, mais avec la pression des devoirs. Je pense que je peux le supporter, j’ai un PC et je joue avec mes potes en ligne. Par contre, pour les gens qui n’ont pas cet accès technologique, ça risque d’être plus difficile de suivre les cours », analyse-t-il. « Pour ceux qui ont besoin de voir du monde, ça pourrait être vraiment dur, en plus, d’être à nouveau confinés ».
Sur la pandémie, le lycéen affiche une attitude détachée. « Quand on est jeune, on s’habitue vite. Le covid, c’est mon quotidien. Ce que je me demande, c’est surtout comment va se passer le retour à la normale. Se réhabituer, ça pourrait être compliqué ». Il y a aussi ces nouvelles interactions, inédites à la situation sanitaire. « Quand mes potes du lycée enlèvent leur masque, pendant le repas par exemple, je sursaute. Comme je n’ai jamais vu leur visage, je découvre leur tête en fait, alors que je les côtoie depuis plusieurs mois », décrit-il.
Avec une touche d’humour, le jeune homme conclut : « Ce qui est sûr par contre, c’est que je raconterai probablement ça à mes enfants, un peu comme nos grands-parents le faisaient pour la guerre, puisque la pandémie est d’ores et déjà un événement historique ».
Simon Ansart-Polychronopoulos