Le Parc national des Calanques n’en finit pas d’attirer du monde. Effet du Covid-19 oblige, les citadins ont besoin d’air. Les anses et les criques ombragées de la côte méditerranéenne regorgent de visiteurs, même en hiver. Alors que pendant le premier confinement, tout le monde s’émerveillait que la nature reprenne ses droits, le constat est désormais bien différent. Les pouvoirs publics se plaignent aujourd’hui d’une hyper-fréquentation – constante désormais – de ces lieux protégés qui dégrade grandement l’environnement.
Les conséquences du virus renforcent le besoin pour tous de se ressourcer et de s’aérer. L’afflux de promeneurs s’amplifie alors dans le Parc national des Calanques. Cet attroupement de citadins pose la question – récurrente – de l’accès aux criques et aux anses. Les équipes du Parc déplorent d’abord le choix des voitures, au détriment des transports en commun et des vélos. Les parkings sont pris d’assaut, avec des véhicules les uns sur les autres. Les habitants des quartiers limitrophes ne peuvent se balader sur leurs trottoirs sans devoir esquiver une ribambelle d’autos mal garées.
Les espaces dits sensibles s’érodent sous les pas de promeneurs en quête de tranquillité
Certains endroits implosent et se trouvent congestionnés. Ce constat impacte évidemment la faune et la flore mais aussi les infrastructures. En effet, la surpopulation des sites entraîne les flâneurs et baladeurs à déborder des sentiers. Les espaces dits sensibles s’érodent alors sous les pas de ces promeneurs en quête de tranquillité.
Même bilan pour la végétation. Les calanques se dessinent sur des espaces littoraux qui abritent de nombreuses espèces protégées. Le piétinement des passants égoïstes et peu scrupuleux limite de manière considérable leurs lieux de vie. De plus, la surpopulation entraîne l’abandon persistant de déchets le long des sentiers et dans la mer.
Les calanques se méritent !
Bien-sûr, l’hyper-fréquentation d’une partie de cette chaîne provençale n’est pas nouvelle. Pourtant, un tel constat en période hivernale permet de révéler cette situation et pousse les équipes du Parc national des Calanques à agir. Promesse de Didier Réault, lors de son élection à la présidence, la préservation de l’environnement fait figure de priorité. Cet objectif doit s’accorder avec la volonté d’optimiser l’expérience du visiteur en période de forte affluence. Pour ce faire, le Conseil d’administration du Parc se réunit régulièrement pour décider comment gérer cette affluence. Plusieurs pistes sont envisagées : règlements, préventions, sensibilisation du public ou aménagement du site. Même si le désir premier est de maintenir les calanques ouvertes, les locaux sont unanimes : elles se méritent !
Julie, 21 ans, étudiante en psychomotricité, promeneuse occasionnelle et émerveillée de ces lieux
C’est d’abord l’envie de s’aérer et de se promener qui pousse Julie à visiter les calanques. Promeneuse occasionnelle, elle se sent apaisée par ce cadre naturel et sauvage. Entre la mer, la vue et les chemins de randonnées qui longent la côte, l’étudiante ne sait plus où donner de la tête. Les calanques en hiver, c’est une première ! Avant le virus, pas question de venir prendre froid dans ces lieux glacés ! L’avantage aujourd’hui se trouve dans le non-respect des gestes barrières. Personne n’a de masque, pas même Julie, qui apprécie respirer à pleins poumons. L’inconvénient, le monde qui peut – par endroit – gâcher le paysage. Autre point noir qui fait enrager Julie, les gens incapables de respecter l’environnement et même les lieux voisins aux calanques.
Tiffanie, 22 ans, étudiante en graphisme, promeneuse passionnée et soucieuse de l’environnement
Se promener dans ce cadre est synonyme d’échappatoire pour Tiffanie. Quand « l’appel des calanques est trop fort », la voilà à arpenter les sentiers pour rejoindre son petit écrin de nature et d’air frais. C’est ce sentiment de liberté qu’elle vient chercher, même en hiver, histoire d’avoir l’impression que la folie du virus disparaît. Ici, l’étudiante se trouve loin des restrictions qu’elle ne supporte plus et peut s’éloigner aussi psychologiquement.
Heureusement pour Tiffanie, elle connaît bien les calanques. Elle sait donc où les promeneurs s’attroupent et elle peut les fuir. Selon elle, beaucoup n’ont pas compris l’importance et la beauté de ces lieux en les souillant de détritus. A ce titre, Tiffanie a bon espoir qu’un travail de sensibilisation soit plus important dans les générations à venir. générations à venir.
Lucas Sonneville