Chernobyl, au cœur du réacteur

Non, la catastrophe nucléaire de Chernobyl n’a pas fait zéro morts, n’en déplaise à Arnaud Montebourg. Et si vous voulez en savoir un peu plus, vous pouvez vous plonger dans la mini-série Chernobyl, sortie en 2019, qui relate les événements de la catastrophe nucléaire ainsi que ses conséquences. L’histoire commence dans la nuit fatidique du 25 au 26 avril 1986 lorsqu’a eu lieu l’explosion de la centrale nucléaire en Ukraine, faisant alors partie de l’Union Soviétique. Tous les aspects du plus gros accident nucléaire sont abordés, de l’explosion au procès, en passant par les efforts de nettoyage et le sort douloureux des victimes. Glaçante mais addictive, la série en cinq-épisodes s’avale d’une traite, tant l’enjeux est grand et les émotions fortes. Pour sûr, vous ne resterez pas de marbre ! Certes, c’est un événement que tout le monde connaît dans les grandes lignes et qui peut à force paraître un peu fictif, mais le voir, même sur le petit écran, ramène à la réalité, c’est réellement arrivé. Le réalisme est notamment amené par l’utilisation dans la série d’images d’archives et d’enregistrements d’origine. Les quelques libertés prises sur des détails permettent au final de simplifier la compréhension du phénomène et on n’en tient pas rigueur aux scénaristes. Chernobyl a été largement saluée par la critique et nous vous la recommandons vivement nous aussi !

M.G.

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Bâtonner ou « Comment l’argent détruit le journalisme », par Sophie Eustache

Une petite centaine de pages, et une simple proposition : tenter de comprendre pourquoi la profession de journaliste va mal. A travers 7 chapitres, l’autrice évoque 7 points majeurs, symboles ou exemples des changements du métier. Des évolutions qui participent à dégrader la qualité d’exercice du métier. C’est aussi le fruit d’une longue enquête : à l’aide de témoignages variés, d’exemples concrets, d’annonces de recrutement, l’analyse proposée s’étoffe et s’enrichit. La finalité : dénoncer les logiques toujours plus commerciales auxquelles nombre de rédactions se prêtent, avec parfois un coût important : la qualité de l’information. « Bâtonner », c’est le fait de  « copier-coller » de l’information, la remanier, mais sans réellement apporter de plus-value. Une pratique de plus en plus fréquente, voire indispensable aujourd’hui. Pour comprendre la défiance toujours plus importante des lecteurs envers la presse, peut-être faut-il se pencher sur les critiques qui lui sont faites : c’est ce point de départ qui sert aussi la démarche de Sophie Eustache. En découle un livre critique essentiel, à lire absolument.

S. A-P.