Le dimanche 30 octobre 2022 aura lieu le Marathon Nice-Cannes.  Arthur Jégou, étudiant au magistère Droit, Journalisme et Communication, s’entraîne en vue de cette course. Il a accepté de dévoiler les secrets de sa préparation. Cette course de 42 kilomètres qui s’élancera sur la Promenade des Anglais demande en effet un entraînement physique et psychologique particulier. Allier études, stages et exercices n’est pas toujours facile.

Depuis combien de temps prépares-tu le Marathon ?

« J’ai commencé à courir pendant le confinement, c’était des courses occasionnelles, deux à trois fois par semaine. Les distances me paraissaient interminables. C’était la première fois que je courais, avec toutes les difficultés que ça engendre : au début c’est ingrat, tu as du mal à prendre du plaisir. Je cours avec ma copine, on partage ça à deux depuis le début. Au mois de juin nous avons décidé de nous donner un objectif. On a pensé à toutes les distances de courses possibles : 5, 10, 20 kilomètres, mais on s’est lancés dans le plus difficile directement, le Marathon. »

Comment t’entraînes-tu ?

« C’est compliqué de préparer un Marathon tout seul quand tu n’en as jamais fait. Ma copine a trouvé des programmes tout fait sur Internet. Le premier proposait trois entraînements par semaine mais le problème c’est qu’il ne s’adaptait pas à nos besoins. On souffrait, c’était dur. Elle en a donc trouvé un autre qui nous convient davantage. Il y a quatre entraînements variés par semaine : on alterne la course sans allure cible, le fractionné et les sorties longues. La difficulté augmente progressivement. Tu t’améliores au fil des semaines, ça motive. »

Comment on trouve le temps d’allier préparation et études ?

« Quand j’ai commencé la préparation, j’étais en stage. Le problème c’est les horaires fixes. Je pouvais aller courir vers 17 ou 18h ou alors le matin avant de partir. D’ailleurs je préfère à cette heure-là parce que tu n’as pas tout le poids de la journée. Je m’entraînais une partie de la semaine avec ma copine qui rentrait plus tard du travail donc on allait courir de 20 à 21 heures. Le piège est de se dire qu’il est trop tard et d’abandonner la séance. Si tu craques pendant l’entraînement c’est un coup à abandonner pendant le Marathon.

Depuis la rentrée c’est un peu plus facile, je peux courir entre les cours, le matin ou le soir selon les horaires. C’est compliqué de tout allier mais c’est quand même plus facile que pendant le stage. C’est seulement un rythme à s’imposer. »

As-tu changé ton alimentation ?

« Au début on voulait faire le Marathon du Médoc à Bordeaux : le principe c’est de s’arrêter dans des vignobles sur la course pour déguster du vin mais il n’y avait plus de place donc on est partis sur celui de Nice. Plus l’entraînement avance, plus tu prends du plaisir. C’est un sport qui procure des sensations assez incroyables, un sentiment de plénitude. Au début on ne voulait rien changer à notre alimentation. Mais les entraînements étaient moins productifs et moins agréables au lendemain d’une soirée arrosée, donc on a quand même fait le choix de se limiter.

On essaye de ne pas boire d’alcool pendant deux semaines avant le marathon et on fait attention à ce qu’on mange. D’ailleurs les trois derniers jours avant la course, on ne mangera plus de fruits ni de légumes mais surtout beaucoup de féculents. Pendant la course, on boit en continu et on a des gels à prendre toutes les 30 minutes pour se rebooster. On a commencé à prendre ces produits pendant nos entraînements pour que le corps s’habitue.

Il y a un fameux mur à 30 kilomètres : certains ne peuvent plus avancer parce que leurs réserves atteignent leur limite. Les gels, les boissons et les fruits qu’on nous donne aux points de ravitaillements retardent la chute de la courbe pour parvenir jusqu’au 42ème kilomètre. »

Un objectif pour ce premier marathon ?

« On s’est fixés une durée de 4 à 4h30. Si on fait plus ce n’est pas grave, l’essentiel reste de le terminer. Surtout que le marathon de Nice est difficile.  Il est très pentu donc pour peu qu’il y ait du vent, ça peut retarder l’objectif. Il y a 15 jours on a fait les 20 kilomètres de Paris : c’était notre plus longue course. Tu as l’adrénaline c’est super. On l’a fait en 1h51 donc ça nous a beaucoup motivé. Ça te pousse, tu te dis que tu en es capable. »

 

Emma Frary