Théo Alleaume, rédacteur chez HandNews ©Magistère DJC

Du 11 au 29 janvier 2023, la Pologne et la Suède ont accueilli les mondiaux de handball masculin. Une longue épopée de 112 rencontres couvertes par HandNews, premier site d’actualité sur ce sport en France. Parmi eux, Théo Alleaume, rédacteur bénévole de 22 ans, a couvert son premier événement international. Une expérience enrichissante pour cet étudiant qui rêve de devenir journaliste.

« J’ai décidé de participer à cette aventure au mois de décembre, soit un mois avant l’échéance. Le temps de préparation a donc été très court. Pour être le plus opérationnel possible, j’ai créé un document récapitulatif sur toutes les équipes participantes au mondial, notamment celles que je connaissais le moins. J’y ai inscrit le nom de tous les joueurs, leur âge, leur poste ou encore leurs clubs respectifs. Puisque nous suivions plus particulièrement l’équipe de France, j’ai élaboré un plan pour suivre les Bleus tout au long de la compétition ».

 

Une fois sur place, quel était ton rôle au sein d’HandNews ? 

« J’accompagnais un rédacteur et un photographe. Nous n’étions pas nombreux alors j’ai eu la chance d’effectuer beaucoup de tâches différentes. À la mi-temps et dès le coup de sifflet final des matchs, je devais publier le plus rapidement possible un compte rendu sur notre site et nos réseaux sociaux. Je prenais donc beaucoup de notes pendant la rencontre. Si le match était plié d’avance, je commençais à rédiger quelques minutes avant la fin ».

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Au-delà des comptes rendus, quels types d’articles devais-tu écrire ?

« En fonction de la rencontre, nous écrivions un article supplémentaire. Généralement, il s’agissait d’un focus sur un joueur qui avait fait une performance particulièrement bonne ou mauvaise. Dans ce cas, on essayait d’intercepter les joueurs en question dans la zone mixte, en accord avec Hubert Guériau, le responsable média de la fédération. Son appui était précieux, il nous demandait régulièrement quels joueurs nous souhaitions interroger. Nous avions également la possibilité de poser nos questions lors des points presse, qui duraient environ une heure, en présence du coach et de quelques joueurs. En complément, nous écrivions des articles sur les matchs que nous ne couvrions pas. Le total d’articles parus s’élevait à 3 ou 4 par jour ».

 

Cette expérience a-t-elle remis en question ta méthodologie journalistique ?

« Je me suis rendu compte que je n’avais pas du tout la bonne méthode pour couvrir un match, notamment dans la prise de notes. Lorsque je suivais les rencontres du Fénix Toulouse Handball pour HandNews, j’écrivais les comptes rendus quasiment à la minute. Désormais, j’ai appris qu’il était préférable de les rédiger en fin de période, pour avoir du recul et remettre les actions en perspective. Sur la forme, j’ai aussi appris à davantage m’imposer. Au début du mondial, je me faisais souvent devancer par des confrères lorsque je voulais questionner les joueurs, ce qui m’agaçait. Lorsque je couvrais des matchs de championnat de France, j’étais souvent seul et je ne subissais pas la pression de la concurrence. Mes collègues m’ont incité à me placer plus en avant lors des conférences de presse et à m’imposer davantage. Je suis assez grand et j’ai une voix qui porte, donc ça m’a aidé à évoluer ». 

 

Qu’est ce qui t’a le plus marqué ? 

« Ce que je retiens le plus de cette compétition, c’est l’opportunité de rencontrer des personnes que j’admire et que je regarde à la télévision depuis que je suis tout petit. Derrière cette chance se cache la difficulté de garder une neutralité journalistique. Quand j’étais en tribune et que je voyais les Français perdre, j’avais du mal à rester insensible ». 

 

Retiens-tu des points négatifs ?

« J’ai été confronté à une certaine forme d’égoïsme dans la confidentialité des informations. J’ai trouvé que la concurrence prenait une place importante dans le milieu journalistique, au détriment d’une entraide qui me tient à cœur. J’ai encore du mal à me faire à cette idée ».

 

Arthur Jégou