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Deux matchs. Une victoire convaincante et une défaite inquiétante. Mais surtout plusieurs interrogations non élucidées. À 53 jours du début de la Coupe du Monde 2022, les deux dernières rencontres des Bleus ont livré plusieurs enseignements. Analyse du dernier rassemblement avant l’ultime liste des 23. 

Le ciel était loin d’être bleu pour les hommes de Deschamps avant la rencontre face à l’Autriche jeudi dernier. Il ne s’est pas vraiment éclairci depuis le coup de sifflet final, dimanche soir au Parken Stadium. Après avoir montré un visage plutôt séduisant contre l’Autriche (2-0), les partenaires de Kylian Mbappé sont retombés dans leur travers face au Danemark (2-0). Si certains ont réussi à se démarquer aux yeux de Didier Deschamps, la plupart n’ont pas saisi leur chance ou n’ont pas répondu aux attentes. 

Les gagnants : Varane taille patron, Giroud toujours décisif 

Il a eu la chance de ne participer qu’à la fête face à l’Autriche, et non à la contre-performance face aux Danois. Raphaël Varane a une nouvelle fois prouvé qu’il était un taulier de l’Équipe de France. Notamment en seconde période, ce jeudi, où le défenseur de Manchester United a su anticiper toutes les attaques autrichiennes. Son jeu de tête étant toujours redoutable dans les airs, le champion du monde reste un titulaire indiscutable. 

À ses côtés, Benoît Badiashile a lui aussi montré de belles promesses pour sa première sélection. Notamment sur le plan offensif, où la qualité technique de son pied gauche à permis aux Bleus de mieux relancer. Si son match contre le Danemark a été bien moins abouti, le Monégasque était loin d’être le plus ridicule malgré son manque d’expérience à ce niveau. Sa place dans les 23 reste hypothétique au vu de la concurrence à son poste (Lucas Hernandez et Presenel Kimpembe), mais en cas de blessure, Badiashile sera un remplaçant de qualité. 

Lui non plus n’est pas certain de participer à sa troisième Coupe du monde… Et pourtant, Olivier Giroud a une nouvelle fois montré à Deschamps tout ce qu’il pouvait apporter sur le front de l’attaque. Par son de jeu de remise, bien évidemment, mais également par sa relation avec Mbappé qui a empoisonné la défense autrichienne. Dimanche, l’avant-centre de l’AC Milan s’est en revanche montré bien plus discret … à l’image de toute l’équipe! Reste à savoir quel sera le choix final de Deschamps en novembre prochain. 

Les perdants : Upamecano se rate encore, Camavinga trop brouillon

Si les gagnants de ce rassemblement sont peu nombreux, les perdants eux ne se comptent pas sur les doigts d’une seule main. À une échelle différente assurément, mais aucun n’a marqué des points dans l’esprit de DD. À commencer par Dayot Upamecano. Sur le banc contre l’Autriche, le défenseur du Bayern Munich a eu le droit à 90 minutes ce dimanche. Une opportunité qu’il n’a pas saisie. Mal placé sur l’ouverture du score danoise, l’ancien joueur du RB Leipzig  a également raté de nombreuses relances qui ont perturbé l’équilibre des Bleus. Upamecano dit certainement adieu au Qatar, lui qui avait déjà été contre-performant avec le maillot tricolore par le passé. 

Autre élément décisif du naufrage de la France à Copenhague, la fébrilité au milieu de terrain d’Eduardo Camavinga. Le joueur du Real Madrid a complètement sombré contre le Danemark malgré dix bonnes premières minutes. Mis sous pression, Camavinga a perdu énormément de ballons dans l’entrejeu. Une performance qui lui coûtera certainement sa place à la Coupe du monde. 

Sur son côté gauche, Ferland Mendy est peut-être le plus grand perdant de ce rassemblement tant les attentes placées en lui étaient immense. Le latéral Madrilène a été beaucoup trop neutre offensivement lors de ces deux matchs pour venir titiller la place de Lucas Digne et Théo Hernandez. Sans doute parce qu’il n’a pas l’habitude de jouer dans ce système.

Enfin, ils n’ont eu que très peu de temps de jeu et risquent de voir le billet pour le Mondial leur passer sous le nez. De Matteo Gendouzi, qui n’a pas joué une seule minute, à Randal Kolo Muani ou encore Jordan Veretout et Adrien Truffert, tous regarderont certainement l’Équipe de France à la télévision. À moins d’une nouvelle épidémie de blessures…

Le dispositif : 3-5-2, parti pour durer… Malgré tout

Il y en a un qui sera certainement présent à la Coupe du Monde… c’est le 3-5-2. Et pourtant, il est loin d’avoir convaincu lors de ces derniers rassemblements. Peut-être parce qu’il ne convient pas à la totalité des joueurs. On pense évidemment à Ousmane Dembélé ou Kignskey Coman, trop offensifs pour jouer en tant que piston, et pas assez créateurs pour évoluer dans l’axe. Un système qui a montré également ses limites lors de l’Euro 2022. La solidité défensive étant beaucoup moins fiable que le 4-3-3 iconique de Didier Deschamps au Mondial en Russie. Il n’est pas impossible que DD revienne à ses vieux classiques pendant le Mondial au Qatar. 

Et 2018, on en était où ? 

Bien mieux, même si les situations sont incomparables tant la Coupe du monde en pleine saison bouleverse les coutumes des sélections nationales. Avant le dernier rassemblement, les Bleus avaient plutôt convaincu même s’il restait encore quelques interrogations, notamment sur le onze de départ. L’Équipe de France avait battu l’Irlande (2-0) et l’Italie (3-1) lors de ses deux premiers matchs de préparation, avant de faire un match nul contre les États-Unis (1-1). 

Cette année, la préparation du Mondial a été des plus catastrophiques. Entre les multiples blessures, l’affaire Pogba ou le scandale interne de la FFF, les Français avancent dans le flou avant leur premier match contre l’Australie le 22 novembre. En espérant que, d’ici là, le ciel s’éclaircisse enfin. 

Lucas Emanuel