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Le gouvernement a récemment annoncé des consultations médicales gratuites pour les 25, 45 et 65 ans. Réactions d’un ancien médecin et d’individus visés par cette mesure.

 

« Tout est bon pour la prévention », explique Bernard Boiselle, 69 ans. Pour cet ancien médecin, ces consultations sont avant tout nécessaires pour informer la population « Cela peut ouvrir la porte à un dialogue positif. » Il pense que c’est une mesure efficace pour mettre en avant la nécessité d’aller consulter régulièrement. Il considère cependant qu’elle doit intervenir en complément d’autres politiques.

Jeanne, 64 ans, partage cet avis. « Cela pourra peut-être faire prendre conscience que c’est important pour la prévention. » Pour elle, ces consultations seront avant tout utiles pour les personnes qui ne vont pas souvent chez le médecin. En ce qui la concerne, elle s’y rend suffisamment souvent. De son point de vue, elle ne constitue pas une cible principale de cette mesure, même si elle la trouve « intéressante et utile ».

Pour certains, cette décision du gouvernement est importante car susceptible de participer à la prévention de chacun. Néanmoins, d’autres nuancent l’impact de la mise en œuvre de cette mesure.

 

Un avis nuancé

 

« J’aurais tendance à dire que ce n’est pas assez, mais en réalité cela dépend du niveau de vie », confie Thalen, 24 ans. Cette étudiante considère, de prime abord, que cette mesure n’apparait pas suffisante. Mais plutôt que de désapprouver complètement, elle préfère tempérer son discours. Pour elle, il faut plutôt faire au cas par cas.

Stéphanie, 45 ans, se prononce sur l’impact de cette politique sur son quotidien. « Cela ne change rien pour moi, j’irai chez le médecin quand je voudrai, qu’il soit gratuit ou non ». Elle ajoute qu’elle ne va pas consulter régulièrement, que les visites lui coutent 7,50€ et que cela ne la dérange pas de payer cette somme.

Il n’existe donc pas d’opinion unanime sur l’application de cette mesure. Reste à savoir s’ils seraient d’accord pour rendre ces consultations obligatoires.

 

Pour ou contre l’obligation de consulter ?

 

« Quand c’est obligatoire, c’est forcément mal vécu », constate Bernard. Pour lui, l’obligation ne fonctionne pas. Il faut plutôt trouver des moyens alternatifs, comme des invitations à aller consulter « Il vaut mieux convaincre qu’obliger. »

Jeanne, au contraire, ne partage pas cette opinion « Je pense que ce serait bien de les rendre obligatoires. » Elle considère que cette obligation participe à une stratégie de prévention efficace. Comme cela, les individus concernés se rendront peut-être compte de la nécessité d’aller consulter régulièrement.

Cette mesure sera intégrée au projet de loi de financement de la sécurité sociale et présentée en Conseil des ministres fin septembre, pour une mise en application en 2023.

 

Noémie Letellier