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Le 24 octobre éclatait une violente altercation entre Michel Der Zakarian, entraîneur du Montpellier Hérault Sport Club, et Mamadou Sakho, défenseur de la formation montpelliéraine. Le tricolore a été écarté du groupe pour faute grave avant d’annoncer son départ de la formation pailladine. Le Français déclare sur ses réseaux : « Il faut quitter la table lorsque le respect n’est plus servi ». Ces événements peu fréquents sont sources d’enjeux juridiques en droit du sport.
Alors que le club héraultais espérait se relancer en championnat, l’altercation entre Michel Der Zakarian et Mamadou Sakho a été au centre de l’attention. Deux jours avant la rencontre contre Toulouse, au matin du mardi 24 octobre, tout est parti d’une opposition lors de l’entraînement collectif. Lors de cet exercice, l’entraîneur ne siffle pas certaines fautes. Plusieurs joueurs montrent leur agacement. Mamadou Sakho fait partie du lot. Le défenseur ne veut pas faire de vagues. L’ex-international tricolore, frustré, décide de rentrer au vestiaire cinq minutes avant la fin de l’entraînement. La séance s’achève. Les deux hommes échangent cordialement. Puis le coach s’agace en déclarant « C’est toujours la même chose, en match c’est pareil ! » Mamadou Sakho répond qu’il est irréprochable malgré le fait qu’il n’a pas joué depuis le début de la saison (il n’est rentré que quelques minutes contre Lorient début octobre) et qu’il devrait tenir ses propos aux joueurs concernés. Michel Der Zakarian adresse alors un « je n’ai pas peur de toi » à son défenseur et se dirige vers lui pour un « front contre front ». Il pousse alors le joueur au niveau du buste. D’après plusieurs témoins, c’est l’entraîneur qui est venu au contact de Sakho. Les deux hommes s’attrapent alors par le col. Plusieurs joueurs s’interposent. Dans la confusion, alors que Sakho lâche son coach, celui-ci tombe. Selon les témoignages, aucun coup n’a été donné.
« Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès »
Le code du sport prévoit que les fédérations sportives nationales disposent d’une mission de conciliation des parties en conflit. Elle est le plus souvent confiée à des commissions juridiques ou à des commissions mixtes paritaires, qui doivent tenter de concilier les principaux concernés. Le code du sport fait de la conciliation un préalable obligatoire avant tout recours contentieux. Le club de la Paillade, faisant partie de la fédération française de football, a donc été soumis à l’usage d’un mode alternatif de règlement du litige en interne. Dans un communiqué de presse, le Montpellier Hérault Sport Club expliquait à son tour qu’aucune mise à pied à titre conservatoire (suspension provisoire de l’activité d’un salarié dont la présence pourrait nuire à l’entreprise) n’a été prise à l’encontre de Mamadou Sakho. À l’issue de dix jours de réflexion, Mamadou Sakho ainsi que le MHSC se sont – de bonne foi – entendus pour mettre un terme à la relation contractuelle qui les liait. Une fin plus que positive pour l’ex-titulaire en équipe de France qui a échappé aux sanctions pécuniaires de la part du service juridique du club héraultais. Une fin en dents de scie pour Mamadou Sakho, habitué à être au centre de l’attention dans les bons moments.
Le règlement de la Fédération Française de Football prévoit que le contrat peut être résilié dans les cas limitatifs prévus par l’article L 1243-1 du Code du Travail. La résiliation peut être anticipée par un accord entre le club et le joueur. Celle-ci peut être motivée pour faute grave après des faits qui constituent une violation des obligations découlant du Code du Travail d’une importance telle qu’elle rend immédiatement impossible le maintien des relations contractuelles. Pour Mamadou Sakho, la résiliation a été anticipée, faisant de lui un joueur sans club. Les joueurs dont le contrat a été rompu, sont considérés comme étant au chômage. Ils disposent d’une aide importante pour la recherche d’un club. Le défenseur français est en droit de profiter d’un fonds de 150 000 € mis en place par l’Union nationale des footballeurs professionnels. Ce fonds sert à rendre financièrement les joueurs libres plus attractifs. Il prend en charge à la place des clubs une partie des charges patronales. Depuis 1990, 60 % des footballeurs ayant eu droit à ce fonds peuvent se targuer d’avoir retrouvé un emploi dans la foulée. Pour Mamadou Sakho, le chômage a un seul avantage : les blessures y sont rares.
Massyl Benelhadj