Un événement tant attendu, des plus Parisiens, a lieu depuis le 23 septembre et jusqu’au 1er octobre. Neuf jours durant lesquels la capitale, entre drapés et porte-manteaux, se retrouve en ébullition pour la Fashion Week qui présente la collection Printemps/Été 2025 ! Vêtus d’un aspect transfrontalier à l’aide des réseaux sociaux et des influenceurs, les défilés d’aujourd’hui ne s’organisent plus à huis clos. Désormais, ces représentations sont suivies en direct par environ 100 à 300 millions de personnes à travers le monde, selon les chiffres de Fashionnetwork France.

Wisnel Milien, fondateur de la marque de textile éponyme parisienne, souligne cette démocratisation de la haute couture qui s’accompagne d’une dématérialisation des défilés, « Le haut standing devient, de nos jours, plus accessible. Ce qui permet d’ouvrir les frontières de ce monde élitiste ». La digitalisation de la Fashion Week, concernant les petites entreprises, présente des avantages significatifs. Cet événement permet de faire tomber certaines barrières entre les marques émergentes et les grandes maisons, « Avant, participer à la Fashion Week demandait des ressources financières importantes pour organiser un défilé physique : location de lieux prestigieux, frais de production élevés… Pour une petite marque, c’était quasiment impossible de rivaliser avec les grands acteurs établis. Avec la digitalisation, tout cela a changé. »

Aujourd’hui, les petites entreprises présentent leurs collections en ligne permettant d’impacter un large public via des contenus numériques sur des plateformes accessibles à tous. Ces publications permettent l’édification de campagnes originales : une opportunité unique de se démarquer avec une identité forte. Ces stratégies de communication  enrichissent le sens donné à un simple défilé physique. « Nous avons désormais une meilleure visibilité. Même si, désormais, la clé pour réussir c’est aussi de se différencier dans cet espace numérique saturé, afin de continuer à construire des liens authentiques avec notre audience. »

Catégorisant sa marque de « niche », Wisnel Milien souhaite inclure une certaine individualité au moyen d’une diversité des corps. Objectif: sensibiliser un public spécifique et développer sa visibilité. « Cela me donne l’opportunité d’attirer un public engagé, qui cherche des valeurs d’inclusion authentiques, et non des tendances passagères. Plus qu’une stratégie, c’est une volonté de faire de ma marque un espace où chacun peut se reconnaître. »

Si le monde des médias a permis à des plus petites marques d’accéder au marché mondial, l’influence des grandes maisons de couture reste conséquente.  Leur primauté constante, due à leur notoriété historique, s’explique également par leur stratégie digitale bien pensée. Sans oublier leur capacité à investir un important budget marketing, en s’appuyant sur un important réseau d’influenceurs. À l’avenir, les petites entreprises devront se frayer un chemin dans ce secteur conventionnel, chemin atteignable si ces marques émergentes réussissent à manipuler justement le monde médiatique pour trouver une fidélisation auprès du public. 

Julie Deichelbohrer