© Victor Giat
Sur le campus Schuman se tenaient les élections des conseils centraux le 8 et 9 novembre. Un scrutin très souvent boudé par ses électeurs.
À l’extérieur, il fait gris. Quelques gouttes de pluie pressent les étudiants de la faculté de droit et de science politique (FDSP). Le 8 et 9 novembre, à l’intérieur du grand bâtiment Pouillon, derrière la foule et le brouhaha ambiant, c’est l’heure des élections des conseils centraux. L’objectif : choisir des représentants au conseil d’administration (CA), à la commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU) et à la commission de la recherche (CR). En tout, ce sont 27 candidats – et leurs suppléants – qui sont élus dimanche 12 novembre*.
Marilyne Rousset-Gauttier est directrice administrative adjointe à la FDSP. Ici, elle coordonne la “lourde organisation” que nécessite un tel dispositif. Ces trois votes sont “régis par le Code de l’éducation et non le Code électoral”, explique-t-elle avant de poursuivre : “contrairement à un bureau de vote dans une mairie, c’est un exercice sur deux jours et avec plusieurs scrutins différents”. Dans la vaste Salle des actes, une grosse dizaine de personnes s’active et veille à la bonne tenue des élections. Face à eux, des enveloppes et des bulletins, des cahiers et des stickers jaunes floqués d’une inscription blanche : “J’ai voté !”
“J’ai déjà choisi !”
À l’entrée, des étudiants sont interpellés par des militants. Ils sont issus de trois syndicats différents : l’Union nationale inter-universitaire (Uni), la fédération Aix-Marseille interasso (Fami) et l’Union nationale des étudiants de France (Unef). Lubin est militant à la Fami. Il développe son argumentaire auprès d’une étudiante en économie : “Nous ce qu’on veut c’est apporter des réponses adaptées et locales”. Un militant de l’UNEF intervient : “Ton syndicat est une organisation nationale tu ne peux pas proposer de solutions locales !“ Tous se partagent ce petit espace, proche de l’escalier en marbre, juste avant les urnes. Des lunettes fines aux montures noires, une votante file devant les militants et brandit un flyer : “J’ai déjà choisi !“
Seuls certains se sont décidés à voter. La participation aux élections des conseils centraux est forte chez le personnel, mais assez basse chez les étudiants. Pas de quoi décourager Mathilde, Mathias, Diana et Claire. Tous les quatre sont en licence de droit. Ils n’ont entendu parler de ce vote qu’hier et regrettent que les informations importantes soient “[envoyées] sous formes de bloc”. Ils sont formels, ce scrutin les concerne : “C’est pour nous !”. Pour Lubin, inciter au vote devrait passer par une sensibilisation à ses enjeux : “La politique n’est pas assez vulgarisée, c’est un problème systémique […] il ne faut pas faire ça [seulement] deux jours tous les deux ans.” Le temps s’écoule et les voix se succèdent. À midi, l’immense hall de la faculté manque de couleurs. Pas d’éclaircies à l’horizon. Dehors, il pleut encore.
Victor Giat
* : La liste de la Fami obtient le meilleur score avec 13 sièges. Celle de l’Union étudiante et de l’Unef en obtient 7, l’Uni en obtient 3. La liste de la PAIR rafle quant à elle la majorité des sièges du CR avec 4 sièges sur 5. Le détail des résultats est consultable ici.