Un mois après le début de la campagne de vaccination, il reste encore tant à faire. Retards de livraison, annulations, complications logistiques, efficacité face aux variants … ces premières semaines se sont en effet révélées difficiles.
56. C’est le nombre de vaccins différents en production, selon un décompte de l’OMS. L’Union Européenne a déjà autorisé l’approvisionnement d’environ 1 milliard de vaccins provenant de trois différents laboratoires : Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca. En effet, il faut plusieurs doses pour être vacciné, deux injections à quatre semaines d’intervalle pour la plupart des produits, ce qui explique de telles quantités. Mais les premières semaines ont été marquées par des retards de livraison, notamment de la part de Pfizer / BioNTech, qui a annoncé ce lundi 1er février une accélération de ses livraisons, pour fournir la quantité promise sur le premier semestre. Même annonce le dimanche 31 janvier pour AstraZeneca, qui prévoit d’augmenter de 30 % les livraisons, en pleine polémique sur les retards du laboratoire.
Une organisation fastidieuse en France
La campagne de vaccination contre le COVID a finalement connu une vive accélération sur le territoire français, après un début chaotique fin décembre. A ce jour, 13,5 % des personnes de plus de 75 ans, ciblées prioritairement par le calendrier gouvernemental, ont déjà reçu une dose. Au total, environ 1,5 million de personnes ont déjà reçu au moins la première partie du vaccin, et environ 50 000 personnes ont reçu la seconde dose. Cela reste en deçà de l’objectif prévu par Olivier Véran à terme, mais l’objectif d’un million et demi de personnes fin janvier est rempli.
Aux standards des centres de vaccination, l’effervescence règne : « On reçoit énormément d’appels, le téléphone sonne tout le temps », raconte un standardiste. « Les gens ont hâte de pouvoir retrouver une situation normale ». Mais la procédure peut être fastidieuse : il faut appeler un numéro ou remplir des formulaires en ligne, les horaires se contredisent, et aucune inscription sur place n’est possible, dans la plupart des centres de vaccination. Une sécurité mise en place pour éviter les flux de personnes à risques, mais qui peut compliquer la tâche pour les personnes âgées, moins à l’aise avec les outils numériques.
Engager les pharmacies dans le processus de vaccination
La possible arrivée d’un nouveau vaccin, celui de Johnson & Johnson, sur le territoire français, pourrait aider la situation. L’Union Européenne a d’ores et déjà commandé 200 millions de doses, mais il faut encore que l’Agence européenne des médicaments autorise la mise sur le marché du produit. La particularité de ce vaccin : il suffit d’une seule dose pour être vacciné, et les conditions logistiques de stockage sont beaucoup plus simples : une réfrigération ordinaire suffit.
Cela pourrait faciliter la mise en place par les pharmacies, conformément à la volonté du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, de vaccinations dans les officines. Même si cet avis ne fait pas l’unanimité. « On a moins l’habitude que les infirmières dont c’est le métier », confie une professionnelle. « Administrer un vaccin est quelque chose de délicat, et s’il y a des effets secondaires, ça peut nous retomber dessus. Maintenant, s’il faut le faire, on le fera, évidemment ».
Simon Ansart-Polychronopoulos