Des rencontres, des coutumes, des paysages…Quand Jules Bedo évoque son voyage autour du monde, il le fait avec pédagogie et surtout avec passion. On pourrait l’écouter des heures partager son expérience et raconter son périple en Nouvelle-Zélande et en Asie du Sud-Est.
Tout commence en juin 2015. Jules, magistérien depuis un an, se décide à partir à l’étranger grâce à l’année de césure qu’offre le MJCO. Les préparatifs se font lors de l’été et, dès la mi-septembre, celui qui a toujours vécu à Aix-en-Provence s’envole pour Auckland, en Nouvelle-Zélande. Au pays des Kiwis, et plus précisément à Christchurch (deuxième ville du pays, sur l’Île du Sud) l’attendent une colocation et un job de veilleur de nuit dans un hôtel. Avant le grand départ, la tension monte : « J’étais très, très sceptique. À l’arrivée à l’aéroport, je me sentais perdu. On m’avait dit que j’allais galérer, cueillir des fruits, me trimballer en van… » explique-t-il, d’un air presque nostalgique.
Il se trouve que cueillir des fruits et se trimballer en van, Jules finira par le faire. Après deux mois et demi de dur labeur à Christchurch, il décide de s’acheter un van d’occasion et de partir à l’aventure dans le sud de la Nouvelle-Zélande, accompagné d’amis rencontrés depuis son arrivée. Par la suite, ce globe-trotter dans l’âme a été amené à travailler dans une exploitation de pommes, à Motueca ; avant de rejoindre l’île du Nord et Opotiki afin d’être embauché pour cueillir des kiwis. Entre-temps, il en profite pour découvrir les merveilleux paysages de cette terre australe.
Jules a passé plus de six mois en Nouvelle-Zélande. Mais avant son départ, le magistérien avait déjà comme but de découvrir l’Asie du Sud-Est, et plus particulièrement le Myanmar. Ce pays, Jules désirait absolument s’y rendre. « Je voulais découvrir une ex-dictature, un pays qui vit en quasi-autarcie, entrevoir quelque chose de vraiment authentique » confie-t-il. L’étudiant s’était en effet beaucoup renseigné sur les us et coutumes locales avant d’arriver. Ainsi, il détaille les manières de ne pas faire de faux-pas auprès des habitants, comment aborder un moine bouddhiste… Jules passe ainsi près d’un mois dans cette contrée qu’il voulait tant comprendre. Puis, après un passage rapide en Thaïlande, il débarque au Laos en descendant le fleuve Mékong. Là-bas, il s’achète une moto, qui lui permet de traverser le pays jusqu’au Vietnam, où il passe une quinzaine de jours, avant d’arriver au Cambodge.
Sans téléphone depuis plusieurs mois, disposant seulement de son ordinateur pour communiquer avec ses proches, l’étudiant de 24 ans découvre les temples d’Angkor, les dizaines d’îles et le quotidien d’un pays qui vivait il y a encore quelques années dans une dictature sanglante. Enfin, en août et après 11 mois de périples, Jules revient au bercail. À Aix.
De son voyage, le jeune homme retient pour l’instant peu de choses, et c’est bien normal. Cela fait seulement 3 mois qu’il est rentré en France. « C’est encore un peu trop frais pour avoir du recul… Mais disons que grâce à cette excursion, je me suis aperçu qu’il y avait d’autres modes de pensée, il n’y pas que le prisme français qui compte. La manière d’aborder la vie, qu’elle soit personnelle ou professionnelle, est complètement différente » observe-t-il. Il faut dire que le retour n’a pas été facile. « Parfois, quand je raconte mes expériences, ce que j’en ai retiré, ce que ça m’a apporté, j’ai l’impression de passer pour un alien, il y a comme un décalage » avoue Jules, l’air pensif.
Le meilleur moment du voyage ?
C’est compliqué d’en retenir un, il y en a eu beaucoup de très bons ! Je dirais le road-trip que j’ai effectué dans le sud de la Nouvelle-Zélande avec des amis Le plus beau lieu ? Là aussi, pas facile ! Disons Bagan (Myanmar) au lever du soleil, devant plus de 2000 temples anciens. La plus grosse galère du voyage ? C’est une longue histoire, mais à Opotiki (Nouvelle-Zélande), j’étais en colocation avec plusieurs personnes dans une maison appartenant à celle qui nous employait dans les champs de kiwis. Mais nous avons eu de gros désaccords avec la propriétaire, qui nous a finalement mis dehors du jour au lendemain… Le meilleur plat ? Toute la cuisine laotienne : un régal ! La coutume la plus surprenante ? Au Vietnam, les gens n’osent pas dire non, par pudeur et par respect. Du coup, quand ils ne sont pas d’accord, ils font un mouvement de la main assez étrange ! |
XAVIER PONROY